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Hop hop hop, les châtaignes, jetées à pleines mains dans la poêle, commencent à sautiller. En rythme d’ailleurs, écoutez donc : c’est une bourrée ! Rien que du très normal dans les Cévennes, où les deux s’entendent très bien, tout comme ces 4 instrumentistes à même de nous les apporter, pour y voir, y goûter et y danser. Mana Serrano et Basile Brémaud brassent à coup d’archets francs, Nicolas Roche dépique au banjo pendant que Clément Gauthier ravive le feu du souffle combiné de sa voix et de sa chabrette. Une musique qui castagne, una musica de castanha : un pelon qui pique, une peau rugueuse, un cœur chaud et sucré. Un petit goût de revenez-y, aussi…mais comment dit-on ? Òc, Tornamai, es aquò… Prêts pour le balèti qui débogue ?
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Doctors de Trobar ce sont 4 MC’s, Drac, Chab et Inti de Mauresca, ainsi que Yellow, un de leurs compagnons de route, mais une seule envie : faire du rap en occitan. Decomplexés de l’oc et du hip-hop, plus fous que doctes, ils remontent l’origine du verbe jusqu’au trobar, l’art des troubadours, consistant à trouver la rime juste, les mots qui frappent et claquent, tombant à point sur un riddim bâti comme un patchwork précis de pièces glanées au hasard de la vie et des envies. Traditionnel, le hip-hop ? Benlèu… Il ne s’apprend pas mais se vit, dans les rues et les périphéries du monde, au contact des autres citoyens de seconde zone, ceux qui sont laissés en dehors de la société, de ses codes et de sa culture. Le son traverse l’époque et il en est le fruit, le produit des années 90, du rap historique à la NTM, IAM, X-Men, mais aussi de l’école East Coast américaine (Notorious B.I.G, A Tribe Called Quest). C’est leur folklore, comme ils disent, celui d’un XXIème siècle réaliste, urbain, cynique, d’un quotidien vécu en franglais et aussi en « patois », un bagage comme un autre au milieu d’une culture populaire mondialisée et en mutation permanente. DTZ est l’évolution logique d’une génération embucada de breakbeat et d’occitan et l’invention tout aussi logique de la rencontre des deux et de l’identité de chacun : samples de grosses guitares rock ou sitar mélancolique, beats entraînants ou choeurs soul, textes tour à tour poétiques, drôles, contemplatifs, corrosifs ou engagés, le trobar des Doctors est clar, non pas clus ! Une Occitan Zulu Nation qui offre à tous une définition moderne de « larguesa » : un flow généreux, des lyrics accrocheurs, et en avant faya !
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On peut bien faire le tour du monde, quelque part la Terre est ronde… Mais, de ce voyage, en revient-on jamais vraiment ?

Le voyage questionne notre rapport à l’identité, au « Qui suis-je ? » et à l’ « Où vais-je ? », et notre lien à l’autre, aux autres, ceux qu’il faut aller voir vivre pour se rendre compte, qu’au fond, nos différences sont quantité négligeable. Jérémy Couraut, dit Djé Balèti, a fait le tour du monde, et celui de la question, avant de revenir poser ses valises, chargés de souvenirs bien plus familiers qu’exotiques, à Niça la Bèla, sa ville, là où tout, pour lui, avait commencé. Dans son road-trip au long cours il eut le temps d’apprendre et comprendre les musiques que l’on dit, à tort, « du Monde », celles qui sont de partout en étant de quelque part : la tarantelle du Sud de l’Italie, les cuivres de Balkans, la java parisienne, les rythmes caribéens, le blues sub-saharien, le rock anglais, la transe indienne, le forró brésilien… Riche de ce folklore mondial en réinvention permanente, il le marie à sa culture niçoise, aux rites carnavalesques, populaires par essence, crée son style musical, le « Pica doun pica » (en gros, ''ça tape où ça peut'' !) amplifie un instrument oublié, symbole à lui seul de l’union des deux rives de la Méditerrannée. Son « espina », son dard, lui offre une totale liberté, avec elle il pique, titille et agite le public, chante (avec lui) les chapacans, les estofagarris, tout ce qui embête et ennuie. Djé Balèti vient faire bolegar et trampinar, mais aussi travalhar e mai benlèu rompre li tantiflas ! La catharsis-balèti : le meilleur moyen de vivre et d’exprimer, tous ensemble, la même chose !

Clips
Le clip réalisé par Linda Cerqueda pour le titre "La Sirena" a été finaliste du concours de clips musicaux d'animation de la BPI "Faut qu'ça bouge" en 2015. En savoir plus


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« Asuelh, l’horizon », traduit les pratiques musicales multiples des 6 musiciens composant ce collectif. Totalement libres et ouverts, leur contemporanéité, leur rapport à l’instant, celui où, avec le public, ils créent en direct une musique unique à chaque concert, leur goût pour la poésie, enracinent leur discours dans un imaginaire collectif plus large, faisant fi du passage du temps. Le temps est, on s’en doute, central dans le projet Chronos, où Asuelh s’empare littéralement de films, d’images d’archives tournées par le réalisateur Michel Cans dans le Languedoc des années 50 et 60, livrant une « galeries de portraits de famille » (dixit Yves Rouquette) à laquelle ils ajoutent une narration ainsi que toute une bande-son qui n’existait pas. Scénarisées par la monteuse Catherine Legrand, ces images si proches et distantes d’un quotidien révolu sont interrogées, disséquées, et ces instants volés à ceux qui ne sont plus, beaux et émouvants, dialoguent avec des musiciens et des auditeurs-voyeurs de ce spectacle intimement universel. La langue occitane n’est plus l’objet, mais l’interprète d’une matière muette et décalée de notre temps. Un véritable ciné-concert, qui ne cède jamais à la nostalgie et préfère se concentrer sur l’évocation vraie et la contemplation poétique du temps qui a passé.
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Alice rêve. Elle rêve qu’elle devient une géante et qu’elle poursuit un lapin, un lapin blanc toujours pressé, dans un monde plein de fantaisies, accompagnée par d’étranges personnages : les manipulateurs de rêves… Petits et grands connaissent l’histoire, ici librement adaptée, de Lewis Caroll, mais Teatre Nu propose de participer à sa reconstruction, et de faire partie du fascinant rêve d’Alice. Alice la géante s’élève petit à petit, à mesure que montent les questions du jeune public, surpris par cette apparition. Il suivra le parcours, derrière le lapin blanc, verra Alice saluer les passants, reconnaître la terrible reine et partager son universelle histoire. Portés par un récit connu de tous croisé à cette tradition occitano-catalane des gegants, ces géants carnavalesques garants de la poésie et de la fantaisie, Teatre Nu fait du théâtre de rue un genre à part entière, avec ses codes, ses fonctions, ses interactions, et le fait redoutablement bien, s’adressant au jeune public sans jamais le prendre de haut, provoquant ses émotions propres, son imaginaire, sa créativité. Segurament lo melhor dels publics, per aquesta tropa ! Les adultes croient qu’ils savent tout des enfants, au prétexte qu’ils l’ont été, mais leur mémoire leur joue des tours, voilà ce que montre l’histoire d’Alice. Chaque spectacle de Teatre Nu s’attache à réparer cette amnésie !
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Les frères Espinasse soufflent dans tout ce qui bouge ! Les deux gaillards se sont spécialisés dans les cornemuses, toutes les cornemuses, qu’elles se disent boha en Gascogne, bodega ou craba dans la Montagne Noire, musette dans le Centre. Et ils en ont développé, en plus, sans doute, de poumons de compétition, une manière de sonner reconnaissable, aux accents exotiques. Michel « Coco » le Meur souligne cette différence dans l’interprétation du répertoire traditionnel avec des percussions hybrides, qu’il fabrique lui-même : tambour à peau pour le rythme, steel drums pour l’écho mélodique… Dans un bal qui tient du concert, rondeaux, scottish, polkas, mazurkas, donnent envie d’être écoutées ou de danser. Mais pourquoi choisir ?
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« A cadun son fais, cadun selon son biais, a cadun lo temps qu’es lo sieu, lo temps que fau, lo temps que basta… » Il les fallait, sans doute, ces 10 ans d’absence, une pause dans la carrière d’un groupe devenu phare car fuyant la simplicité et l’ordinaire. Le temps qu’il fallait, celui qui suffisait à trouver un nouveau territoire à explorer, après la chanson ouvrière contemporaine, les insoumis des maquis citadins et le travail qui aliène, au centre des oeuvres précédentes. Sam Karpienia a toutefois gardé de la « fabrique » Dupain, sa coopérative, une force poétique inégalée, le goût de la résistance et de la contestation. Sòrga surgit, fruit du hasard ou d’un inéluctable destin, d’une librairie du Quartier Latin. Recueil d’après-guerre, traduction Henri Espieux et œuvre d’un quasi-inconnu, Maxence, qui y consigne ses peurs, ses traumatismes d’enfance, ses angoisses d’homme, dans une poésie qui échappe à la raison pour mieux confronter ses démons. Un couloir à éclairer, un boyau où s’engouffrer, à la manière d’un spéléologue, la possibilité d’un voyage intérieur, au cœur de l’être, du néant et de l’imaginaire, où tout n’est pas beau mais où tout est si léger. Autour de ce delirium poétique, Dupain façonne une musique qui jaillit par à-coups progressifs, par boucles résurgentes, entre mélodies éthérées et lourds battements de transe. La langue affûtée comme un instrument de plus, la voix du chanteur rejoint les mots du shaman, en quête de la beauté de nos mondes intérieurs.
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Projecte Mut ont en réalité beaucoup de choses à dire ! Leur petit coin de Méditerranée, leur île à eux, Eivissa comme ils la nomment, fut longtemps une laissée pour compte… Comment, vous ne connaissez pas Eivissa ? Et pourtant si : de ce côté-là des Pyrénées, on l’appelle…Ibiza ! La plus grande des îles Pityuses, elles-mêmes part de l’archipel des Baléares, entièrement de langue catalane ! Autrefois isolée, refuge de pêcheurs et de paysans, Eivissa a subi un essor explosif en quelques années, devenant le repère des promoteurs et des résidents secondaires, ce paradis artificiel d’une nuit tout aussi artificielle que l’on connaît… C’est cela que chantent David Serra et Joan Barbé, cantautors de longue date et fondateurs d’un Projecte pas si Mut : la prospection pétrolifère, la conservation de la faune et de la flore maritime, le monde de la nuit, mais aussi l’amour, la culture populaire, avec une touche festive et une d’humour, sur leurs textes propres ou ceux des poètes de toute la Catalogne. Représentants actuels d’une culture insulaire de langue catalane, ouverte sur le monde, les deux rockers méditerranéens incorporent à leur folk aux accents pop des mélodies et des instruments traditionnels pitiüssos, une musique qui leur vaut le rôle d’ambassadeurs culturels de leur terre dans le reste de la Catalogne, en Europe, jusqu’aux Etats-Unis…et à l’Estivada !
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De la Familha Artús, ils ont gardé le seul prénom, celui d’un personnage mythique du légendaire gascon, tour à tour roi, héros ou simple témoin du déchaînement des forces naturelles. Un tournant radical, pour un groupe dont l’univers et la musique le sont tout autant. Et comme ils aiment remonter à la source des choses, du « radical » ils prennent le sens premier : enracinés. Enracinés si loin dans les profondeurs, negats dans les abysses à tel point que sortir au jour ne peut se faire qu’avec force violence et le concours des éléments : fracas du tonnerre, souffles lancinants et pluies de cordes, Artús invoque un panthéon païen qui était là avant toute chose et dont le pouvoir dépasse l’entendement des hommes. Massif et progressif, ce folk-rock élémentaire sans concession aucune échappe aux dogmes de la tradition, en en morcelant des fragments pour laisser le champ libre à l’imagination. Les mots qu’ils crient à travers l’orage sont ceux de l’immense poète Bernard Manciet, d’une matière extraite des contes et légendes de la Grande Lande confiée aux bons soins d’Hubert Cahuzac, avec pour mission d’en créer une musique. C’est le Cantaplora, la clepsydre, un récipient où chaque goutte de l’eau qui s’écoule tombe lourde de sens. Chaque éclat de texte résonne d’une vibration immobile, comme une formule, de ces cantiques païens égrenés pour se protéger de la Mort et de ses avatars. La présence d’un Drac aussi noir que la langue, aussi noir que la lande, flotte sur l’évocation d’une culture gasconne reversée au bassin de l’Humanité entière…
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Lo famós Papet es Bernard Cauhapé, touche-à-tout inventif et gouailleur, avec des approches de l’art faussement naïves. L’essence du jazz en quelque sorte, cette musique accessible et néanmoins exigeante, sautillante, populaire, travaillée jusque dans ses parts d’improvisation. Autant de choses que l’éternel Papet apprécie, d’autant plus s’il est entouré d’un trio jazz et jeune bien plus classique dans sa formation (guitares-contrebasse) que dans son approche d’un répertoire manouche où se côtoient les icônes, Django en tête.
Le Trio Savignoni touche au manouche et lo Papet passe glissando du conte à Paolo, dont il a, il est vrai, certains atours, qui attendaient simplement d’être révélés.
Ça croone crânement, ça groove grave, ça swingue suavement, ça pinga-panga du tango-tango sans en faire trop, alors que le Just a Gigolo livre son numéro sur des textes revisités par l’écrivain Robert Marti.
La tonique de l’òc et celle du jazz de concert dans un concert complice et enthousiasmant !
sus 552